Laisser au jeune bénévole une liberté, sans trop le surmener.

Témoignage

Audrey, bénévole de l'équipe des petits frères des Pauvres de Saint-Denis, nous dit pourquoi elle s'y sent bien.


Depuis trois ans maintenant, j’accompagne deux dames là-bas. Ça, c’est pour la partie « visite ». Car, à Saint-Denis, dès le début, j’ai senti une équipe pleines de vie et d’idées, qui voyait en chacun les capacités de créer de nouveaux projets. Herbert, un ancien photographe devenu bénévole, m’en a proposé un jour qui, en tant que journaliste, me plaisait : une gazette ayant pour cœur la parole des personnes accompagnées. L’idée était que je monte les numéros grâce à mes compétences en maquette. J’y ai vu une manière de me sentir un peu plus utile encore. Si je n’avais pas le temps, je pouvais participer aux réunions puis me charger uniquement de cette partie technique : c’était idéal car jamais depuis je ne me suis sentie débordée par l’initiative au point de vouloir la lâcher. Et c’est ce que je ressens encore aujourd’hui, malgré un emploi du temps chargé.
 
L’Association prenait de plus en plus de place dans ma vie et, grâce à la gazette, je découvrais des visages , mais aussi son fonctionnement, plus en détail. Jean-Baptiste m’a ensuite proposé de faire partie du conseil d’équipe. Là encore, il a su me montrer que mon expérience au sein des petits frères des Pauvres, aussi modeste soit elle, pouvait apporter à l’équipe déjà en place. Pas de pression : il s’agit d’une réunion de temps en temps. C’est peut-être un des aspects les plus importants : laisser au jeune bénévole une liberté, sans trop le surmener.
 

Si je devais analyser pourquoi ça a fonctionné, je pense, qu’il faut y voir la capacité de mon équipe à s’ouvrir vers de nouveaux projets, qui permettent à toute personne d’y trouver sa place, qu’importe son âge. Et surtout saisir l’enthousiasme de la jeunesse, saisir la balle au bond : celle qui fait qu’un jeune a envie de faire bouger les choses, de changer le monde à sa petite échelle. Il faut qu’il sente cette ouverture, celle qui lui montre que ses idées sont les bienvenues. Mettre en valeur la parole ou les capacités de quelqu’un qui n’a pas forcément de bouteille, mais qui peut apporter par son expérience ou ses passions, quelque chose à l’Association. Tout simplement qu’il a des atouts qui peuvent profiter au groupe. Pour cela, il faut sans cesse chercher à être inventif pour multiplier les formes de bénévolats. Un jeune qui arrive dans une association où tout est déjà très routinier peut vite être intimidé et, faute d’y trouver sa place, lâcher. Beaucoup de ma génération ont envie de se tourner vers le bénévolat, ressentent un besoin de se sentir utile. Mais pour les fidéliser, il s’agit de leur faire une place. 


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